12 KiB
title | description | slug | date | categories | tags | weight | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Découverte de Nix et de Flake | Installation de pmbootstrap et compilation d'un paquet Postmarket OS | nix-flake | 2024-10-04 00:00:00+0000 |
|
|
1 |
Introduction
Nix est un gestionnaire de paquets basé sur le langage Nix. Il permet de gérer facilement une configuration système, d'un projet ou même d'un package (logiciel) et surtout de s'assurer de la reproductibilité de la configuration. Cependant, par défaut, Nix ne permet pas de "lock" la version de la configuration sur l'ensemble des machines. C'est pour cela que les développeurs développent Flake.
Flake est une feature experimentale qui permet de lock les dépendances sur une version très précise. Un peu comme le Gemfile.lock ou même le package-lock.json.
Grâce au coté déclaratif de Nix, on peut par exemple facilement tester un outils sans l'installer de manière permanente sur sa machine avec :
nix run nixpkgs#cowsay Salut # Lance directement la commande cowsay avec l'argument Salut
nix shell nixpkgs#cowsay # Prépare un shell avec la commande cowsay dedans
cowsay Salut # La commande est disponible
exit # On revient sur notre shell de base
nix-collect-garbage # On nettoie les dépendances inutiles (Supprime cowsay)
Ou même configurer son shell existant pour pouvoir développer sur un logiciel
nix develop nixpkgs#cowsay # Prépare le shell actuel avec toutes les dépendances nécessaires pour compiler et exécuter cowsay
Attention: Ne clone pas les sources
Lexique
attribute set
=> Fonctionne un peu comme un Hash en Ruby ou un object en JSpackage
=> Représente un logiciel, binaire, script, librairies installable sur le système.derivation
=> Représentation d'un package en Nix. Les fonctionsmkShell
,writeScriptBin
,buildGoModule
,buildNpmPackage
,buildRustPackage
, ... sont juste une surcouche pour faciliter la construction d'une dérivation. Derrière, ils appelent tous la fonctionsmkDerivation
. (Ex pourbuildGoPackage
https://github.com/NixOS/nixpkgs/blob/master/pkgs/build-support/go/module.nix )nix
=> Gestionnaire de package et le language de programmationflake
=> Configuration reproductible localisé sur un repo git (projet).
Attention: Le flake.nix ou flake.lock doit-être ajouté dans git avec un
git add flake.nix flake.lock
car sinon vous ne pourrait pas utiliser le Flake.
Structure d'un Flake
Introduction
On va ce baser sur cette exemple ci-dessous pour expliquer chaque partie du Flake.
{
description = "Ma description";
inputs = {
nixpkgs.url = "github:nixos/nixpkgs/nixpkgs-unstable";
flake-utils.url = "github:numtide/flake-utils";
};
outputs = { self, nixpkgs, flake-utils }:
flake-utils.lib.eachDefaultSystem (system:
let
pkgs = import nixpkgs { inherit system; };
in
{
devShells = rec {
default = pkgs.mkShell {
inputsFrom = with pkgs; [openssl];
packages = with pkgs; [redis minio];
shellHook = ''
echo "Votre shell est configuré"
'';
};
};
});
}
Partie inputs
Dans ce flake, on peut trouver tout d'abord la partie inputs
, elle correspond aux dépendances de notre flake.
La dépendance (inputs) nixpkgs
correspond au repo github nixpkgs. En général, on l'utilise pour récupérer des packages ou utiliser les outils mis à disposition par les contributeurs de NixOS.
On peut retrouver dans le repo.
/nixos
Contiens la configuration pour nixos (La distribution basée sur Nix)/pkgs
Contiens tous les packages (ex: ruby_3_3)
Les nouveaux packages doivent être mis dans le sous-dossier
by-name
. C'est un nouveau standard du projet. Les packages déjà existants migrent dessus petit à petit. Si un package manque, n'hésitez surtout pas à faire des PR sur github.
lib
Contiens plein d'outils pratiques commemakeLibraryPath
oumakeIncludePath
doc
Contiens la doc ^^maintainers
Contiens la liste de tous les mainteneurs des packages.
La dépendance (inputs) flake-utils
contient des helpers pour faciliter de la configuration pour un ensemble de systèmes (x86_64-linux
, x86_64-darwin
, ...).
darwin => Mac OS
Partie outputs
Outputs prend une fonction qui prend en paramètre un attribute set
avec pour attributs self et les inputs déclarés dans la partie inputs
.
Dans le cas ou l'on a les inputs suivants:
inputs = {
nixpkgs.url = "github:nixos/nixpkgs/nixpkgs-unstable";
flake-utils.url = "github:numtide/flake-utils";
mon-input-custom.url = "github:mongithub/monprojet";
};
On aura les attributs suivants dans outputs
:
outputs = { self, nixpkgs, flake-utils, mon-input-custom }:
{
...
}
Elle correspond aux configurations disponibles pour un flake pour chaque système.
outputs = { self, nixpkgs }:
{
devShells.x86_64-linux.default = {...};
packages.x86_64-linux.default = {...};
nixosConfigurations.x86_64-linux.default = {...};
};
Rappel Nix
add = a: b: a + b
Créer une fonction avec le nom
add
qui prend en paramètrea
etb
et qui renvoie l'addition des deux. On déclare un paramètre avec la syntaxe[nom du paramètre]:
add 1 2
renvoie3
On peut également faire des variantes.
add3N = add 3
add3N 10
renvoie13
Car
add 3
renvoie une fonction avec le premier paramètre a = 3
Les attributs que l'on peut retrouver dans outputs
sont :
devShells
Des environnements de développement.nixosConfigurations
Des configurations de NixOS (La distribution Linux)darwinConfigurations
Des configurations pour Mac OS En savoir pluspackages
Des packages (Docker, ruby, go, rust, ...)[...]
Comment mettre à jour le flake.lock
Le flake.nix vient avec un fichier flake.lock qui permet de vérrouiller la version de chaque input. Si on souhaite mettre à jour nos packages pour notre projet. Il est nécessaire de le mettre à jour.
On retrouve deux commandes:
nix flake update
Mets à jour tous les inputsnix flake lock --update-input <input>
Mets à jour uniquement un input en particulier
Comment débugger sa configuration avec la console nix
Il existe une console depuis la version expérimentale de nix nix-command
. On peut y accéder avec la commande nix repl
.
Normalement, on doit avoir un shell comme ci-dessous
$ nix repl
Welcome to Nix 2.18.2. Type :? for help.
nix-repl>
Dedans, on peut écrire n'importe quoi en nix mais aussi lui demander de charger notre configuration flake avec l'aide de la commande :lf [path racine ou ce trouve le flake]
lf
est l'abréviation deLoad Flake
$ nix repl
Welcome to Nix 2.18.2. Type :? for help.
nix-repl> :lf .
Added 13 variables.
Une fois chargé, on peut accéder aux outputs avec outputs.<type de conf>.<system>.<nom>
Tips : Vous pouvez appuyer deux fois sur Tab pour avoir de l'aide.
Vous pouvez aussi facilement vérifier votre configuration nix avec la commande
nix flake check .
Fonctionnement des environnements de développement
Comment utiliser un devShell
Les devShells permettent de configurer des environnements par défaut.
On peut y accéder avec l'aide de la commande nix develop [path du flake]#[nom de l'environnement]
.
Ex: nix develop .#default
Le path par défaut est déjà le répertoire courant et la configuration utilisée par défaut est également default Donc la commande
nix develop
suffit dans notre cas, mais si on configure par exempleoutputs.devShells.<system>.monshell
. Dans ce cas, il faudra utilisernix develop .#monshell
ounix develop /home/user/monflake#monshell
On peut accéder aux environnements utilisés pour développer n'importe quel package nix. Par exemple, si l'on souhaite aider au développement de ruby. On peut lancer une console de développement avec la commande nix develop nixpkgs#ruby
ou même voir la configuration d'un package avec nix edit nixpkgs#ruby
On remarquera qu'ici j'utilise
nixpkgs
et pas le path du flake. Ça permet d'utiliser la configuration d'un package depuis nixpkgs directement.
Attention Pour des logiciels compilés, en général, il faut d'abord configurer le compilateur via les
phases
du logiciel. ex:configurePhase
et ensuite compiler le logiciel ex:buildPhase
. Les phases peuvent varier en fonction du logiciel.
Comment configurer un devShell
outputs = { self, nixpkgs, flake-utils }:
// Génère une configuration avec l'ensemble des systèmes par défaut
// aarch64-linux => ARM sur Linux
// aarch64-darwin => M1, M2, M3, ... sur MacOS
// x86_64-linux => AMD et Intel sur Linux
// x86_64-darwin => Intel sur MacOS
//
// Pour configurer avec une liste précise de systèmes, vous pouvez utiliser cette fonction
// flake-utils.lib.eachSystem ["aarch64-linux" " x86_64-darwin"] (system: [...])
// Voir plus https://github.com/numtide/flake-utils
//
// Les éléments d'un tableau ne sont pas séparés par une virgule ex: [ 12 14 ]
flake-utils.lib.eachDefaultSystem (system:
let
// Importe les packages pour le système.
// Le mot clef inherit équivaut à import nixpkgs { system = system };
// On peut aussi inherit depuis autre chose
// { inherit (pkgs.ruby) pname; } renverra { pname = "ruby" }
pkgs = import nixpkgs { inherit system; };
in
{
// rec Permet d'utiliser les variables dans le même attributs set
// Exemple:
// { a = 12; b = a + 2; } => error: undefined variable 'a'
// rec { a = 12; b = a + 2; } => { a = 12; b = 14; }
//
// Attention, car parfois, on peut faire des infinites recurse par accident.
// Exemple:
// rec { a = b + 2; b = a + 2; } => error: infinite recursion encountered
// a dépend de b pour fonctionner, mais b dépend également de a
devShells = rec {
default = pkgs.mkShell {
// with pkgs permet d'éviter de faire [ pkgs.redis pkgs.minio ]
inputsFrom = with pkgs; [ openssl ]; // Rajoute des dépendances pour la compilation comme les librairies
packages = with pkgs; [ redis minio ]; // Rajoute des binaires ou des librairies pour l'execution
MY_CUSTOM_ENV_VAR = "test";
// Parfois nécessaire pour lancer des projets avec des librairies comme Ruby par exemple.
// *_LIBRARY_PATH permet de dire à l'OS ou chercher les librairies.
// Il faut le rajouter par exemple si on rencontre le soucis `Could not open library 'libsodium.so.23'`
// LD_LIBRARY_PATH => Linux
// DYLD_LIBRARY_PATH => MacOS
LD_LIBRARY_PATH = pkgs.lib.makeLibraryPath(with pkgs; [libsodium]);
DYLD_LIBRARY_PATH = pkgs.lib.makeLibraryPath(with pkgs; [libsodium]);
// Parfois nécessaire pour configurer des projets comme Ruby avec bundle
// Certaines gems Ruby génèrent un fichier .c avec du code en dure et surtout un `#include <malib.h>` dedans.
// Sauf qu'ils utilisent pas les outils de configuration du compilateur fournis par les OS. Donc, il faut créer des variables d'environnements pour dire au compilateur ou chercher les fichiers requis.
// C_INCLUDE_PATH => Pour le language C
// CPLUS_INCLUDE_PATH => Pour le language C++
C_INCLUDE_PATH = pkgs.lib.makeIncludePath(with pkgs; [libsodium]);
CPLUS_INCLUDE_PATH = pkgs.lib.makeIncludePath(with pkgs; [libsodium]);
// Le shellHook est un script lancé au lancement du shell
shellHook = ''
echo "Votre shell est configuré avec MY_CUSTOM_ENV_VAR = $MY_CUSTOM_ENV_VAR"
'';
};
};
});
Liens utiles
Pour apprendre nix
Pour trouver des packages
Repository officiel de nixpkgs
Pour connaître l'état d'une Pull Request